Récit en toute intimité
Une enfance choyée et privilégiée, plutôt timide et douce, en retrait des autres et déjà très mal à l’aise devant l’objectif.
Elle se réfugiait en solitaire, entourée de livres et dans un monde onirique. Native d’Annecy, la petite Venise des Alpes, réputée par son célèbre lac, situé à quelques kilomètres de la Suisse.
Née dans une famille où l’on ne dit que très peu de compliments, n’exprimant aucunement ses sentiments, un père d’une exigence sans pareille, à cheval sur des principes qui ne sont plus d’actualité, hélas. Une mère, incarnant à merveille le mythe de la mama italienne et très ancrée dans sa féminité.
Hors malgré la force du lien, la fondatrice ira à l’encontre de ce que sa figure maternelle lui aura inculquée. Elle avoue sans ménagement qu’elle a été durant un temps plus spectatrice qu’actrice de la féminité.
Probablement en raison de son caractère plus qu'affirmé, elle a longtemps amalgamé féminité avec l’image d’une femme à la fois désirable et séduisante, un stéréotype qu’elle a décidé de repousser avec audace, et qu’elle continue de rejeter aujourd'hui.
Les deux obsessions qu’elle lui a transmises sont celles des vêtements et des parfums, évidemment.
Nul besoin d’être au cordeau du matin au soir, la féminité ne se réside pas forcément dans les courbes, le port de talons hauts, de lèvres laquées, d’être pimpante et sur son 31 en toutes circonstances. La féminité n’est qu’une question d’attitude, d’allure, d’état d’esprit et d’apparence soignée.
« Grâce à Onskad, j’ai appris qui j’étais réellement »
Elle sait ce qu’elle veut et où elle va. Sa maison de parfums, c’est bien plus qu’un projet : c’est sa manière de transformer ses rêves en réalité. Son ambition ? Transmettre cette force à d’autres. Leur donner la confiance nécessaire pour croire en elles et foncer vers leurs propres rêves.
Elle aime lancer, d’un ton faussement sérieux :
« Parfumez-vous pour la version de vous que vous voulez revoir en replay. »

Nostalgie, quand tu nous tiens... it's forever
Un comeback sur ses lieux de prédilection et ses rencontres les plus improbables : Les Bains Douches, le Pop Plage, Chez Régine, Chez Castel, le Queen, le Barfly, le Buddha Bar… Autant de hauts lieux de la vie nocturne parisienne qui lui ont permis de côtoyer la jet set.
Mais l’un des souvenirs les plus marquants de cette époque reste ce soir de mai 1997 : elle se retrouve chez Prince, avenue Foch, dans le 16e arrondissement de Paris, à deux pas de l’Arc de Triomphe… sans savoir chez qui elle allait débarquer. Elle y arrive comme une rose, l'air de rien. Avouons-le, la situation était pour le moins folklorique.
« Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce qui m’a frappée dès que j’ai posé le pied dans ce magistral appartement, c’est la moquette rose tirant vers la couleur saumon, épaisse, presque enveloppante… On avait la sensation de s’y engouffrer. Tout était en version XXL chez le roi de la pop. De nombreux portraits de lui tapissaient les murs. J’imagine que l’ego n’était pas un souci… »
Elle était alors au bras de celui qui allait devenir son mari — et avait omis de lui dire qu’ils se rendaient chez le géant du pop mais chez une amie, une certaine Sophie. Proche de Prince, elle gérait ses relations publiques et organisait ses tournées. Et surtout, elle vivait chez lui. Par discrétion, son nom complet ne sera pas dévoilé ici, mais pour les curieux ou les sceptiques… internet réserve parfois des surprises.
1999, un tournant radical. À nous les grands espaces, la modernité, les buildings qui surgissent comme des champignons. La simplicité des gens nous désarme. Nous voici dans un pays où, lorsqu’on devient citoyen de ce territoire monumental, on prête serment de fidélité et d’allégeance sincère à Sa Majesté la Reine. C’est là que j’ai donné naissance à mes enfants.
Comment dire… Le Canada est un pays profondément attachant, fascinant. Une nation à mille lieues de la France, et c’est là que j’ai mieux saisi le sens de l’expression “le maudit Français”. Ce chapitre de vie a duré près de seize années. Et même si les horizons ont changé, une partie de mon cœur, lui, est restée canadienne.

Le parfum, un héritage familial
Le parfum, ses premières tribulations avec lui débutent en 1996 à Paris.
Elle a fait ses armes au sein des plus grandes maisons du luxe en jonglant entre les départements de formation jusqu’à des missions d’évaluations olfactives.
Le parfum est une affaire de famille, puisque sa grand-mère paternelle et sa mère abusaient de cet objet immatériel. Elle pourrait même aller jusqu’à dire qu’elle a baigné dans le parfum. Mais pas seulement.
Sa grand-mère avait, dans son cercle familial, deux neveux qui furent de jeunes parfumeurs pour de belles maisons de compositions grassoises. À chacun des séjours sur la Côte d’Azur de son aïeule paternelle, celle-ci revenait avec des marmottes, dans lesquelles ses neveux avaient reproduit, entre autres, de grands chefs-d’œuvre issus de la belle parfumerie française.
À l’âge de raison, elle avait déjà trouvé sa vocation. Elle s’était alors fait la promesse que, un jour, ce serait à son tour de trouver sa place dans cette industrie… pour, plus tard, créer sa propre maison de parfum. Parole tenue.
Un profond attachement la lie à son ascendante, partie trop tôt. Et c’est à partir de ce fragment d’histoire que cette créatrice chevronnée lancera son nouvel élixir, en hommage à cette figure fraternelle, empreint d’effluves intensément vintage, poudré à profusion. Une senteur de rouge à lèvres, de boudoirs d’antan, de poudre de riz et d’ houppettes de maquillage. Une histoire de transmission, et de famille.
Elle s’amuse souvent à s’exclamer que son seul amant, c’est le parfum. Il occupe une telle place dans son existence, à force de (re)sentir aussi bien les classiques que les nouveautés, qu’ils soient issus du sélectif, du mainstream ou de la parfumerie d’auteur.
Elle lit sans cesse : biographies de femmes qui ont dirigé un empire, ouvrages sur les grands couturiers, livres techniques sur une industrie en perpétuelle évolution… Tout cela pour rester à la page, alerte à la moindre nouveauté.
Mais le parfum n’est pas qu’une simple question de smelling : il raconte des histoires, il touche à la sociologie, à l’art sous toutes ses formes, à la psychologie.
Vous l’aurez deviné : elle veut devenir une véritable gourou du parfum.

Une vision, deux regards
Chez Onskad, tout est une histoire de filiation, d’amour et de passion — des valeurs qui se transmettent naturellement de génération en génération. Cette fois, c’est entre une mère et son fils que s’opère cette transmission, autour d’une passion commune pour un univers qui continue, inlassablement, de faire rêver. La mode.
C’est lui qui, dans un avenir proche, prendra les rênes de la direction artistique de la division prêt-à-porter d’Onskad. Une ligne appelée à voir le jour à Tokyo, au cœur du Japon, pays de contrastes et d’avant-garde.
Pour la fondatrice, c’est aussi l’opportunité d’accompagner en douceur l’émergence de son probable successeur. Un héritier légitime, qui réunit toutes les qualités nécessaires : parfaitement bilingue en japonais, et formé au sein de l’une des plus grandes écoles de design de mode du pays — voire la première — Bunka Fashion College, situé dans le vibrant quartier de Shibuya.
Un nom qui parlera aux passionnés de mode : c’est de là qu’ont émergé les grands noms de l’avant-garde japonaise, ceux qui ont décloisonné la haute couture. Kenzo Takada, Junya Watanabe, Issey Miyake, Yohji Yamamoto… et bien d’autres encore.

Illustration de mode : une articulation entre image de marque et expression artistique.
Virginie Dhoye développe une approche conceptuelle où l’illustration de mode devient un outil stratégique de différenciation. Collectionneuse avertie de photographies de mode, elle s’entoure de références majeures telles qu’Irving Penn, Steven Meisel, Peter Lindbergh, Helmut Newton ou encore Louise Dahl-Wolfe. Cette culture visuelle constitue le socle de son exigence esthétique.
Dans son processus créatif, le dessin de mode ne se limite pas à une phase exploratoire. Il est perçu comme un médium autonome, à fort potentiel narratif. Une fois finalisée, l’illustration transcende l’objet représenté : elle incarne une posture, un style, une intention. C’est dans cette perspective qu’elle intègre l’illustration dans l’univers de son parfum – pas seulement comme décor, mais comme vecteur identitaire.
Le parallèle entre parfum et mode est pour elle structurel. Ces deux disciplines opèrent comme des instruments de construction de soi. Elles contribuent à la mise en scène de l’individu, à travers le vêtement ou la fragrance. Elles doivent à la fois séduire, affirmer et singulariser. C’est pourquoi la chef d’orchestre de la marque choisit d’associer à ses flacons des portraits de femmes illustrées, éléments clés du branding sensoriel de sa marque.
L’influence de David Downton et René Gruau est déterminante. Le premier, par son usage subtil de l’aquarelle et son traitement moderne de la silhouette ; le second, par sa ligne affirmée, ses codes graphiques hérités de l’Art nouveau, et sa capacité à capter le mouvement. Ces deux approches constituent les axes de référence stylistiques dans la sélection de ses collaborateurs artistiques.
Son intérêt pour l’imprimé de mode remonte à l’enfance. Là où d’autres exposaient des figures publiques, elle saturait les murs de sa chambre de campagnes publicitaires issues de magazines de la presse féminine. Ce geste préfigure une conscience aiguë du pouvoir des images dans la construction du désir.
Dans le cadre de sa stratégie visuelle, elle signe un contrat exclusif avec l’illustratrice Petra Dufkova. Cette collaboration est rapidement valorisée : en février 2025, lorsqu’elle reçoit un prix honorable lors de la Fashion Week de Londres comme l’une des dix illustratrices les plus influentes de l’année, notamment pour Onskad, 80’.
Ce qui distingue le travail de Petra Dufkova réside dans la gestion de la ligne, la fluidité des formes, et surtout dans la dimension relationnelle des regards qu’elle illustre. Chacune de ses figures féminines établit une connexion directe avec le spectateur. C’est précisément cette capacité à humaniser l’image qui correspond à la vision de Virginie : ancrer l’émotion dans une esthétique maîtrisée, entre héritage graphique et contemporanéité.

L’inspiration pour sa première collection dédiée aux hommes
Voilà la raison pour laquelle la créatrice de la maison Onskad a méticuleusement tenu à imposer un genre à ses éditions parfumées.
Pour provoquer certes, mais pour affirmer une conviction :
Le parfum n’est pas neutre. Il a un corps, une intention, une direction.
L’une de ses fiertés assumées est de pouvoir déclarer — sans détour — qu’elle dirige la seule maison de parfums artistiques à imposer un genre à ses collections.
Un choix à rebours des tendances actuelles, mais profondément ancré dans sa vision : celle d’une parfumerie héritée.
Son inspiration :
La grande parfumerie du siècle passé.
Les parfums de créateurs, les sillages taillés, les accords sexués.
Une époque où le genre n'était pas effacé, mais stylisé.
Un temps où les femmes portaient du féminin, et les hommes osaient voler en secret ce qui ne leur était pas destiné.
« Je suis contre l’unisexe.
Mais honorée que certains hommes empruntent le vestiaire des parfums que je destine au féminin. »
Ce n’est pas un rejet. C’est une ligne.
Et cette ligne, elle la suit avec exactitude.
Comme un couturier, comme un architecte, comme un éditeur d’attitude.
Il existe un adage :
« Derrière chaque grande femme, un homme l’accompagne.
Et derrière chaque homme d’envergure, une femme l’inspire. »
La fondatrice d’Onskad, elle, préfère ne pas se cacher.
Elle signe. Elle nomme.
Elle, elle préfère les faire marcher côte à côte.
Mais jamais dans le même parfum.
Et elle redonne au parfum le pouvoir d’être un acte de forme, et non une dilution d’intention.
Cette toute première collection clamera : "je te veux à moi" — et s’imposera sans permission.
Elle viendra souligner l’interconnexion des époques, entre mode, cinéma, et chefs-d'œuvre de la haute parfumerie.
Elle ne capture pas simplement une époque : elle encapsule un esprit, un héritage culturel, une certaine élégance.
On y retrouvera ces figures du 7e art — presque des sex symbols — qui ont nourri nos fantasmes, et qui continuent de le faire.
Il n’existe aucun parfum sans dépendance.
Et cette future trilogie en sera la preuve.
Elle explorera une forme de nostalgie sensorielle qui parle à tous, sans exception.
Onskad ne réinvente pas la parfumerie.
Elle lui redonne du souffle, dans la continuité des grandes légendes.
Sans pastiche. Sans concession.
Juste avec style.

L’instinct du Singulier, Stylée ou Soumise – Elle a Choisi
Grande passionnée de mode, déjà très jeune, elle refusait catégoriquement l’idée de s’habiller comme tout le monde. Les marques trop diffusées ne l’attiraient pas. Elle pouvait aussi bien craquer pour une pièce Zara que pour des labels plus confidentiels, à contre-courant de l’ostentation et des lignes trop complexes.
Elle aimait prendre le contre-pied : d’emblée, elle a été séduite par des styles épurés, sans motifs, où la simplicité devenait presque un geste de rébellion.
Fidèle à cette vision, elle n’a pas dérogé à ses principes lorsqu’elle a imaginé l’ADN de sa marque. Avec ses parfums, elle a dit non au mimétisme, affirmant une identité singulière.
Son vestiaire, depuis cette époque, a peu changé. Elle reste attachée à certaines maisons emblématiques comme Jil Sander, Marie Saint Pierre, Agnès B, Tara Jarmon, Issey Miyaké et Yohji Yamamoto. Elle confesse un attachement certain à COS, séduite par l’esthétique monochrome et la rigueur de ses coupes nettes. Elle défend l’idée de « moins c’est plus ».

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